1975 | Outsider Bruno Verdi intègre la science avec la danse

Ancien opérateur en télécommunication à la Ville de Montréal, Bruno Verdi utilise le l’Altair 8800l’IBM 5100 – systèmes à carte perforée, il s’intéresse à l’arrivée de ces nouvelles techniques, qu’il s’approprie pour la création artistique. Ces nouveaux moyens  inconnus du grand public, nous parlons ici des années 1972-77 et peu d’ordinateurs sont disponibles.

Bruno Verdi débute la programmation informatique avec le Basic, le Cobol, le Pascal, le langage C, il souhaite transférer sa méthode de création, ses croquis et dessins de ces chorégraphies, vers une version simplifiée et numérique. La notation Laban étant trop restrictive et le seul outil de notation à l’époque. 

Personnalité atypique et dynamique, il expérimentais déjà la musique et la danse en un seul acte, parallèlement plongé dans l’informatique et les technologies naissantes. Dès 1984, son mémoire de maitrise s’intitule « Danse et Informatique » et présente ses travaux de recherche fondamentales sur IBM 5100 (1972), Apple II (1977), puis Commodore 64 (1982), ayant reçu une bourse officielle du Conseil des Arts du Canada, programme «Exploration », il présente une performance interactive « Analogic Dance » au Centre Culturel Côtes des Neiges à Montréal en 1985.

Paternel d’un nouveau courant en Danse, Bruno Verdi dédie la première chorégraphie par ordinateur au Canada, dansée en simultanée animation et danseurs sur scène, avec des animations fractales,(inexistantes à cette époque), un dialogue IA homme – machine (Intelligence artificielle), une musique électro par ordinateur et un live joué sur le clavier de l’Amiga 1000 (programmation CMI/sound Diziter et une création électro sur Fairlight Série II), le tout présenté sur écran géant.

« Analogic Dance » fut l’oeuvre manifeste de l’intégration de l’ordinateur en Danse et dans les arts connexes. Cette performance interactive unique et expérimentale marqua définitivement l’entrée de l’informatique et des nouvelles technologies dans le monde de la Danse des années 80. 

Après de multiples recherches, de réflexion sur les méthodes « classiques » et actuelles de création, des méthodes de notations, de recherches sur les potentialités techniques informatiques inexistantes à cette période, il décide de créer un programme de recherche, en progressant sur l’invention de nouveaux outils, dans toutes les phases de la création où les Arts Vivants interviennent.

En proposant de nouveaux outils « technologiques », il propose de nouveaux codes de créations, de nouvelles voies et hypothèses artistiques. En rendant le protocole expérimental concret avec ces inventions révolutionnaires, il bouscule les normes et les traditions dans la pratique quotidienne de l’art de la Danse et de la Scène.

La « Chorétique » est une synthèse de la fusion de l’Art du Geste, de la chorégraphie avec le scientifique. Elle permet de décloisonner les champs de pratiques, de formations en danse, d’approches avec les autres arts, et de sortir du point de vue purement corporel, pour y introduire des facteurs extérieurs, afin d’apporter des nouveaux éléments, une nouvelle construction de l’œuvre chorégraphique.

La publication scientifique et les démonstrations dans diverses manifestations de la « Chorétique » avaient pour but d’apporter une validation des expérimentations et des œuvres avant-gardistes au fil des années. De nombreux articles sur ce sujet confirment la démarche visionnaire des théories qui abordent le geste, la musique, l’Art et les nouvelles technologies de son concepteur.

Dès 1983, Bruno Verdi invente de nouvelles technologies – digitalise des objets et transforme en recomposant des formes d’instruments musicaux en accessoires de scène numérique. 

La Chorétique 

Les Travaux